LA FIGURE DE l’ARBRE / texte de Brige Van Egroo 30 avril 2014

« Entre les mondes souterrain et céleste, tel l’arbre du monde à l’allure cruciforme, se tient Anne-France Abillon.

A l’approche,

Tout d’abord on est frappé par la beauté arachnéenne du travail de dentellière et par la radicalité d’une représentation d’une grande austérité. C’est l’émerveillement ressenti au regard du monde végétal que l’artiste partage avec nous. Ensuite elle nous invite à regarder vers l’intérieur. Au centre de l’oeuvre, un coeur vivant palpite, incandescent. Anne-France Abillon porte le vivant en gloire.

 

Des ramifications de l’arbre dénudé à la toile d’araignée tout végétal y est célébré, transcendé, dans le plus grand raffinement. L’oeuvre est aussi musicale conférant une pulsation à deux temps. Celle-ci ne nait pas d’une confrontation mais d’une rencontre, offrant une complémentarité en miroir : noir/blanc, plein/vide, masculin/féminin, matériel/spirituel …sont autant de mouvements d’une dans infinie.

Attardons nous un instant sur le médium employé,

L’artiste nous parle d’installations photographiques, cependant nombreux sont les visiteurs qui évoquent le dessin, tant le traitement est d’une grande précision. Il se trouve que Anne-France Abillon dessine à l’envers. Elle n’a de cesse d’enlever, ôter, gommer pour arriver au presque rien, à l’épure. Apparait alors dans toute sa puissance, l’osature, le squelette, aucune fioriture ne venant nous distraire de ce qui importe, ce qui est juste, essentiel.

A présent, il est temps de nous retourner,

Le silence appelle le silence, l’empreinte laissée par l’artiste est grave et légère à la fois. Advient le sentiments délicat d’avoir été touché par la grâce d’un ange.